2013, c’est bien l’année du big data. Imaginez ces énormes gisements de données à vos pieds, il n’y a qu’à se baisser pour en profiter. Etes-vous prêts pour la révolution big data ?
The Big One, vous connaissez ? C’est le nom donné à ce tremblement de terre dévastateur qui devrait survenir sur la côte ouest des Etats-Unis. Le big data, c’est exactement pareil ! Au détail près, que le séisme big data va soulever non pas le chaos mais des montagnes d’opportunités. Certains analystes n’y vont pas par quatre chemins. Ils prédisent – ni plus ni moins – que la révolution big data sera équivalente à celle d’internet dans les années 1990. Big data, c’est la grosse tendance qui va durer…
Idée
Big data signifie le plus simplement du monde « Grosses quantités de données ». Aujourd’hui, chaque jour, des milliards de données sont générées et stockées dans le monde entier par les particuliers, les entreprises, les administrations : réseaux sociaux, signaux GPS, transactions bancaires et commerciales, textes, photos et vidéos sur internet et sur smartphones…Sans oublier toutes ces machines connectées : voiture, télé…Juste deux chiffres. Aujourd’hui, tous les jours, plus de 100 milliards de mails sont envoyés à travers le monde et 2 milliards de contenus sont postés sur Facebook. Tout ceci constitue une véritable caverne d’Ali Baba, plus exactement une caverne de big data.
Selon l’agence Century Link, en 2015, ces datas représenteraient 18 millions de fois le contenu de la bibliothèque du Congrès aux Etats-Unis, considérée comme la plus grande bibliothèque du monde. Un gisement de données tellement important que les moyens habituels ne suffisent plus à les traiter.
Pour vous donner une image, c’est un peu comme le loup de Tex Avery devant le très mignon petit chaperon rouge. Yeux exorbitants, langue à tomber par terre…. Car après avoir croisé ces données – transformation essentielle avant l’exploitation – vous serez un peu comme le roi du pétrole. Et aucun domaine d’activités ne va échapper à cette révolution : e-commerce, marketing, industrie, finances… C’est le propos de Chuck Hollis, Directeur technique du leader mondial du stockage EMC et gourou du big data.
Big data et Big brother ?
Age, profession, types d’achats, centres d’intérêts, fréquentations, modes de transport, et tout le reste…Ces millions de données peuvent permettre de cerner les profils de millions de personnes et donc de millions de clients au millimètre près.
Un exemple : l’envoi de publicité ciblé grâce aux données de géolocalisation. Si le client le souhaite, il pourra recevoir sur son smartphone des promotions à l’approche de son magasin préféré ou d’une galerie commerciale. Les possibilités sont infinies….
Grâce aux datas et à l’art combiné des statistiques et des mathématiques, vous en saurez plus sur vos clients, qu’eux-mêmes. Ce dont ils ont besoin et à quel moment, connaître leur profil de consommateur et peut-être même prédire ce qu’ils vont faire. La science de la prédiction. Rappelez-vous la nouvelle de Philippe K. Dick adapté au cinéma par Spielberg, Minority Report.
De manière précise, l’analyse de ces données va permettre de capter des tendances, d’analyser des opinions, de mieux prendre des décisions, d’optimiser des processus, de créer de nouvelles places de marché, , ,… Selon certains cabinets, les vendeurs pourraient ainsi être plus en phase avec les consommateurs et optimiseraient ainsi leurs stocks et accroitraient leurs marges de 60%.
Implémentation
Alors vous vous sentez comme un explorateur d’or noir au pied de ce gisement de brut ? Pour exploiter cette extraordinaire manne, le premier maillon de la chaîne, c’est vous le décideur qui êtes moteur. Vous allez devoir faire preuve d’inventivité, de créativité et adapter vos outils pour prendre ce virage essentiel. Une stratégie déterminante.
Mais au préalable, il faut transformer ce pétrole brut en le raffinant. C’est à dire en gérant et en traitant cette masse d’informations. S’entourer des compétences nécessaires est donc un défi essentiel. Messieurs les analystes – les data scientists- vous allez avoir du travail ! Les formations sont aujourd’hui dans le monde sous dimensionnés par rapport aux besoins. Rien qu’aux Etats-Unis, on parle là aussi d’un gisement de près 200 000 emplois. Il faudra trouver les perles rares.
Avoir accès aux informations. Ce sera aussi le nerf de la guerre. Car certains – conscients de détenir de véritables trésors- ne vont pas forcément ouvrir leurs portes.
Dangers
Un des freins au big data, ce sont sans aucun doute les administrations publiques qui détiennent nombre de données. Elles ont la main mise pour éventuellement restreindre l’accès aux données et se mettre en concurrence frontale avec le secteur privé.
Les contours juridiques autour du droit de la propriété de la donnée sont aujourd’hui un peu flous. Mais si la Cnil (Commission informatique de l’informatique et des libertés), veille, nombre de questions demeurent : qui est propriétaire de la donnée, qui est responsable des conséquences de son utilisation ?
C’est ainsi qu’il faudra éviter les écueils et slalomer avec une infinie justesse afin de garantir le respect à tous de la vie privée. Car en détenant toutes ces données, certains n’hésitent pas déjà à invoquer Orwell et son 1984 ; et à brandir l’ombre planante d’un autre big…big brother.
Exemples
Nike vient de créer une base de données contenant les détails de chaque maillon au sein de sa chaîne d’approvisionnement, depuis la collecte de matériaux jusqu’aux fournisseurs intervenant aussi bien dans la fabrication que dans la vente au détail. Nike espère qu’avec la contribution des entreprises rivales, cette base de données pourrait un jour devenir un « indice des fournisseurs », contenant des détails relatifs à chaque fournisseur, avec des notations basées sur les niveaux de confiance et les performances. Il est également prévu que ces données soient non seulement mises à la disposition d’autres entreprises, mais aussi qu’elles finissent par devenir publiques de sorte que les utilisateurs en ligne puissent contribuer. Cette collaboration pourrait permettre de gaspiller moins de temps et d’apporter des changements plus rapides, mieux informés et efficients dans les pratiques commerciales et les chaînes d’approvisionnement.
Pecan Street Inc. est un consortium à but non lucratif regroupant des universités, des entreprises de hautes technologies et des fournisseurs d’énergie qui collaborent pour tester, piloter et commercialiser des technologies « smart grid » en vue de moderniser le réseau électrique avec des compteurs intelligents, des systèmes de gestion de l’énergie domestique, des capteurs…qui permettent de mieux gérer sa consommation. À ce jour, Pecan Street a collecté presque deux ans de données sur la consommation d’énergie à l’aide de capteurs installés dans plus de 200 foyers de la communauté Mueller d’Austin au Texas.
VitaBella, spécialiste de la communication pour les vins de haut de gamme utilise les big datas pour faire du content marketing et de la veille pour ses clients. En utilisant Proxem qui a développé une solution sur l’analyse sémantique, cela leur permet de suivre tous les articles et conversations de ses clients et l’univers du vin dans le monde entier.